Vendredi 19 décembre : fra Angelico

Vendredi 19 décembre à 18h15 au cinéma le Gulf Stream

Fra Angelico

par Fabrice Conan, historien de l’art

Guido di Pietro prend l’habit vers 1420 sous le nom de Giovanni da Fiesole, cité toscane où débute son noviciat. Proche du théologien Antonino Pierozzi, futur saint Antonin de Florence, il met son talent au service des dominicains observants qui prônent une réforme de l’ordre, un retour à la règle primitive. C’est seulement après sa mort que des auteurs dominicains le surnomment Fra Angelico (frère Angélique) et Beato Angelico (bienheureux Angélique) en référence à saint Thomas d’Aquin appelé le « docteur angélique ».

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Fra’ Giovanni da Fiesole, fra Angelico, il Beato Angelico… est l’un des plus importants peintres italiens de la première moitié du XVe siècle. Son style unique est fait d’harmonie, de lumière et de spiritualité. Cette exposition exceptionnelle lui est dédiée et se déroule sur deux espaces d’exposition : Le Palazzo Strozzi, un palais de la Renaissance qui abrite les principales expositions de la ville, et le Musée de San Marco (l’environnement évocateur du monastère où le célèbre frère-peintre a vécu et travaillé), qui abrite la plus grande concentration d’œuvres d’Angelico. L’exposition met en lumière le parcours artistique de cet immense artiste, depuis ses débuts dans le gothique tardif jusqu’à son acquisition progressive du langage de la Renaissance, en le comparant à de grands artistes : peintres (Masaccio, Filippo Lippi, Jan van Eyck, Lorenzo Monaco) et sculpteurs (Ghiberti, Michelozzo et Luca della Robbia). Cette occasion permet d’admirer de nombreuses œuvres restaurées et réunies pour la première fois, notamment grâce à une série de prêts des plus grands musées du monde : imposants retables, certains recomposés pour la première fois, panneaux de dévotion privée, dessins, manuscrits enluminés, sculptures… (Louvre, Paris ; Metropolitan Museum, New York ; Gemäldegalerie, Berlin ; National Gallery, Washington ; Alte Pinakothek, Munich ; Philadelphia Museum of Art. ) Perspective linéaire, profondeur de champ, ombres portées, densité sculpturale des drapés, réalisme des attitudes ou des expressions… autant d’innovations liées à la culture humaniste que Fra Angelico maîtrise et adopte lorsque la commande le réclame. On découvre ici un peintre en relation avec les artistes florentins de son époque, le sculpteur Lorenzo Ghiberti en particulier, avec de puissants commanditaires, qu’il s’agisse du banquier Strozzi, de la famille Médicis ou du pape Nicolas V qui le charge en 1448 de décorer la chapelle Nicoline au Vatican, dédiée à saint Étienne et à saint Laurent. 

il est possible de s’inscrire sur place en arrivant 20 minutes avant le début de la séance